Hubert Latham est issu d’une famille aisée d’armateurs havrais. Il démontre rapidement son goût pour les sports dont l’aviation. Il réalise son premier exploit aérien les 11 et 12 février 1905 en effectuant une traversée de la Manche en ballon avec son cousin, sur une distance de 344 kilomètres.
Il s’intéresse dans un premier temps aux courses de canots automobiles et pilote, en 1905 à Monaco, des bateaux de courses équipés de moteur Antoinette. Il y rencontre Léon Levavasseur et se tourne ensuite rapidement vers l’aviation. En 1909, il est employé comme pilote d’essai dans la société et il remporte plusieurs trophées en endurance, distance, vitesse et hauteur.
Le 16 juin 1909, il s’inscrit pour le prix du Daily Mail, créé par le journal britannique le 5 octobre 1908 afin de récompenser le premier pilote qui réussirait la traversée de la Manche à bord d’un aéroplane. Il arrive à Calais le 1er juillet pour établir son camp de base. Le 19 juillet, le temps est incertain mais Hubert Latham décide de tenter sa chance. Il décolle à 6h45 de la falaise du cap Blanc-Nez à bord de son monoplan Antoinette IV. Le vol doit se terminer sur une plage à l’ouest de Douvres. Il s’élève à plusieurs centaines de mètres et prend la direction de l’Angleterre tout en saluant la foule venue assister à l’événement. Arrivé à quelques kilomètres des côtes anglaises, son moteur tombe en panne et s’arrête. L’appareil descend en planant, contrôlé par Latham qui parvient à le poser sur la mer sans sombrer. Une vingtaine de minutes plus tard, le contre-torpilleur Harpon, en mer pour assurer les secours, retrouve le pilote sur le fuselage de l’appareil en train de fumer une cigarette en attendant d’être secouru. Louis Blériot remporte le prix le 25 juillet mais Latham retente sa chance le 27 juillet à bord d’un appareil plus puissant, le Antoinette VII. Il parcourt la distance en 20 minutes mais le vol se révèle être un nouvel échec, cette fois à 500 mètres de l’Angleterre. L’atterrissage est plus brutal que le précédent, Latham est légèrement blessé et ne souhaite plus réitérer la traversée.
Le pilote n’arrête pas pour autant de participer à de nombreux meetings et arrive toujours à se classer parmi les meilleurs avec son monoplan Antoinette. Il remporte par exemple le Grand Prix et la somme de 10 000 francs attribués à l’aviateur accomplissant les performances les plus remarquables lors de la « Grande Semaine d’Aviation de la Champagne », à Reims. En 1910, il bat le record du monde de hauteur en atteignant 1384 mètres d’altitude.
En 1911, à la suite de la faillite de la société Antoinette, Latham abandonne l’aviation et retourne à son ancienne passion, la chasse aux grands fauves. Il meurt durant une partie de chasse en 1912 au Tchad.