Le monocylindre à explosion
À partir de 1889, De Dion-Bouton développe un moteur fonctionnant au pétrole : le moteur à explosion. Les premiers brevets sont pour des moteurs en étoile [1]. C’est en 1895 que le monocylindre à explosion, qui fait ensuite la réputation et la popularité de la marque, est inventé. Ce moteur tourne à près de 2000 tours par minute, alors que celui de ces concurrents tourne à environ 600 tours. Il est vendu à d’autres marques comme Renault ou Corre pour équiper leurs véhicules.
Le tricycle à pétrole
Le monocylindre équipe d’abord chez De Dion-Bouton des tricycles. Ceux-ci gagnent très vite en popularité. Au Salon du Cycle de Berlin en 1897, De Dion-Bouton est récompensé par le Grand Prix [2].
Si le tricycle à pétrole est très bien coté, on lui présente cependant un défaut : de n’avoir qu’une seule place [3]. Une remorque peut être accrochée à l’arrière. Il est également possible de fixer un siège à l’avant [4], au niveau du guidon !
Les vis-à-vis (1899-1901)
Les tricycles sont très populaires mais ne sont pas très pratiques pour les familles [5]. De Dion-Bouton développe alors une voiturette appelée vis-à-vis, car les banquettes se font face. Les vis-à-vis, produits de 1899 à 1901, sont équipés d’un moteur monocylindrique. La clientèle peut personnaliser son véhicule notamment sur le choix de la capote, de l’emplacement des phares (à pétrole) ou encore des banquettes. Un vis-à-vis roule environ à 25 km/h.
Le vis-à-vis est aussi modifié pour faire une voiturette de livraison [6].
Une voiture électrique !
De Dion-Bouton innove aussi en proposant dès 1900 une voiture électrique [7] ! Mais les technologies ne sont pas au point : les accumulateurs sont très lourds pour une autonomie assez faible.
Les Populaires (1902-1906)
L’assise n’est pas pratique sur les vis-à-vis. De Dion-Bouton réfléchit alors à une nouvelle disposition des sièges et du moteur. Le moteur est ainsi mis à l’avant, la personne qui conduit sur la place avant droite (pour mieux voir le bord de la route), et les personnes passagères derrière.
Les Populaires sont d’abord équipées d’un monocylindre. De nouveaux modèles proposent aussi très vite un moteur deux cylindres.
Une Populaire roule à environ 30-45 km/h [8], tout à fait suffisant pour une conduite en ville aujourd’hui !
C’est à partir de cette époque que De Dion-Bouton se lance dans la réclame moderne ! Mais ça, c’est une autre histoire…
Quelques documents à consulter en salle de lecture des Archives (sur rendez-vous) :
- René Ville, De Dion-Bouton : les populaires aux capots alligator, Amicale De Dion-Bouton.
- Manuel pour les automobiles De Dion-Bouton : description, conduite, réglage, entretien, démontage et remontage de tous les types, Paris, Mortimer-Mégret, 4e édition, 1907.
- De Dion-Bouton, Images du passé 1882-1927, texte de Ch. Baudin, Paris, éditions Blondel de la Rougery, 1937.
[1] De Dion-Bouton, Images du passé 1882-1927, texte de Ch. Baudin, Paris, éditions Blondel de la Rougery, 1937, p. 28-31 et 44-45.
[2] Voir Le Chauffeur, 10/12/1897, p. 442 (lien Gallica/BNF).
[3] Voir par exemple Les Sports modernes, 01/06/1898, p. 16 (lien Gallica/BNF).
[4] Voir Les Sports modernes, 01/07/1898, non paginé (lien Gallica/BNF).
[5] Images du passé 1882-1927, op. cit., p. 38-39.
[6] Ibid., p. 40.
[7] Ibid., p. 41.
[8] René Ville, De Dion-Bouton : les populaires aux capots alligator, Amicale De Dion-Bouton, p. 28.